Au tout début du Moyen Âge, les livres produits en Europe n'étaient pas illustrés. Au Moyen Âge, un manuscrit est un texte copié à la main par un moine copiste. Le support est un parchemin (fabriqué à partir de peau de chèvre ou de mouton). Le texte est calligraphié (écrit avec soin) en écriture gothique. Cette écriture apparaît dès le XIIème siècle : les moines brisent le tracé arrondi des lettres romanes et introduisent des lignes verticales. Pour composer la page, ils utilisent des règles et des compas : ils tracent des marges, des lignes et des colonnes qui leur permettent d'aligner les lettres et de délimiter les espaces réservés à l'enluminure. Pour écrire, ils se servent d'une plume d'oie taillée ou d'un pinceau. L'image est bien plus qu'une simple décoration : elle structure le texte en chapitres et facilite le repérage des grandes unités du récit. "Enluminer" signifie "rendre lumineux" et peut donc être compris au sens propre (or et couleurs illuminent la page) et au sens figuré (les images rendent le texte plus clair). L'enluminure (du latin illuminare : rendre plus lumineux) est une ornementation qui illustre et décore le texte manuscrit (lettre ornée, miniature peinte). L'enlumineur compose la miniature seulement après que le texte a été écrit. Il ne dispose donc que d'un petit espace, celui que lui a laissé le copiste. Les moines-enlumineurs décoraient principalement les premières pages des livres et surtout les lettrines, les intiales des mots placés en début de chapitre ou de paragraphe. Les décors ont évolué au cours du Moyen Âge : dessins géométiques, motifs végétaux, décors d'architecture, et, à partir des VIII-IX ème siècles, représentations de personnages. Les illustrations ont peu à peu occupé davantage de place sur les pages : à partir du XIV ème siècle, certains manuscrits étaient même entièrement composés d'images.
- La miniature est une peinture délicate de petit format.
L'enluminure prend plusieurs formes selon l'époque et le type de manuscrit : - La lettre ornée est une lettre mise en valeur par sa taille et sa décoration : feuillages, dessins géométiques, etc.
- La lettre historiée, sert de cadre à une scène du texte et évoque une "histoire".
http://www.enluminures.culture.fr/documentation/enlumine/fr/presentation_00.htm La lettrine est une grande initiale ornée en début de chapitre ou de paragraphe. Elle assure la liaison entre le texte et l'image. La page comporte ainsi une unité, bien qu'elle soit composée par deux artistes (le copiste et l'enlumineur). Les manuscrits sont pliés et reliés pour former un codex (c'est-à-dire un livre). Le codex en parchemin : Les pages sont pliées en cahier, cousues sur des nerfs de boeufs et protégées par deux ais en bois. Les ais sont alors somptueusement recouverts d'orfèvrerie (métal, ivoire, pierres précieuses...). Au VIème siècle, la reliure est pratiquée dans le scriptorium. A côté du moine copiste, et de l'enlumineur, le "ligator" assemble les feuillets que relie le "religator". Les ais de bois peuvent être recouverts de peaux de truie ou parés de pierres précieuses et de plaques d'ivoire. La reliure est alors dite monastique ou d'orfèvrerie. Les plus beaux livres étaient recouverts d'étoffe brodée de fils d'or ou d'argent ou bien d'étoffe ornée de plaques d'ivoire ou de métal. D'autres livres, moins luxueux, étaient simplement protégés par un épais parchemin ou par du cuir. Les coins des reliures étaient souvent renforcés par des parties métalliques pour les protéger de l'usure. Enfin, pour que les feuilles ne gondolent pas, le livre était maintenu fermé par des lanières ou des fermoirs en métal. Livres d'heures, livres d'images : A partir du XIIème siècle, les livres n'ont plus été fabriqués uniquement dans les monastères : des ateliers de copistes, d'enlumineurs et de relieurs ont fait leur apparition dans les villes. Les textes étaient plus variés : la Bible et les textes antiques étaient toujours aussi copiés mais il y avait aussi des romans de chevalerie, des récits historiques et des pièces de théâtre. Les livres d'heures, des recueil de prières, avaient beaucoup de succès. De nombreux ouvrages n'étaient plus écrits en latin mais en ancien français.
Date de création : 03/12/2006 @ 14:21
Dernière modification : 08/03/2009 @ 17:01
Catégorie : Moyen Âge
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