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Chevaliers (Moyen Âge)

LES CHEVALIERS

 

Aux premiers temps de la chevalerie, le terme "noblesse" désignait plus une valeur morale qu'une classe de la société. On a donc créé, à cette époque, le terme de "prud'homme*" pour désigner tous les chevaliers quelle que soit leur fortune. Cela permettait de ne pas différencier les chevaliers riches des chevaliers pauvres.

A l'origine, les chevaliers sont des guerriers, spécialistes du combat à cheval. Ils recherchent d'abord l'exploit pour la gloire, puis ils se mettent au service des grands seigneurs. Enfin, sous  l'influence de l'église, ils vont assurer une mission morale (défendre le Bien contre le Mal) et religieuse (faire triompher la foi chrétienne), ce qui aboutira aux Croisades*.

 

Valeurs et exploits des chevaliers

 

I - L'armure des chevaliers

  1. L'évolution de l'armure des chevaliers : Les premiers chevaliers revêtaient un haubert* par-dessus lequel ils portaient un surcot* qui les abritait du soleil. Le haubert était une cotte de mailles* constituée de centaines de petits anneaux de métal liés les uns aux autres. Au XIV ème siècle, cette cotte de mailles, plus courte, fut recouverte de plaques d'acier destinées à protéger la poitrine, les cuisses, les genoux et les bras.
  2. Vers 1420, l'armure recouvrit entièrement le corps.
  3. L'habillage : Un chevalier pouvait mettre une heure à revêtir son armure. Pendant que son écuyer la préparait, il enfilait d'abord des sous-vêtements matelassés. Il attachait ensuite les jambières à la ceinture, mettait en place le plastron et la dossière, puis les épaulières et les canons d'avant-bras. Les gantelets et le heaume.

Une armure en plaques pesait entre 20 et 25 kilos. Elle était pourtant assez souple pour permettre au chevalier de se mouvoir facilement pendant les combats. Elle offrait une protection bien supérieure à celle de la cotte de mailles contre les coups d'épée ou de masse d'armes. Mais les traits mortels tirés par les arbalètes pouvaient encore la transpercer.

 

a) Les heaumes

b) Les armes

une masse 

2) La cérémonie de l'adoubement

"On devient chevalier par une cérémonie d'initiation appelée l'adoubement*. Au sortir de l'enfance, c'est-à-dire aux alentours de sa quatorzième année, le jeune noble est admis dans la compagnie des guerriers. Un ancien, d'ordinaire son père ou son oncle, lui remet solennellement le baudrier et l'épée, symboles de sa vocation, puis lui assène un coup au visage, la "paumée"*, souvenir atténué sans doute d'une ancienne épreuve de robustesse et de maîtrise de soi ; ensuite le nouveau chevalier prouve sa capacité physique devant l'assemblée réunie pour la circonstance, en se livrant à des exercices de combat cavalier.[...] "

Georges Duby et Robert Mandrou, Histoire de la civilisation française, tome I, A. Colin, 1958.

 

3) Les tournois

Dans les tournois du XIIème siècle, les chevaliers arborent les couleurs d'une dame sous la forme d'une manche délacée de sa robe. Celui qui combat bravement emporte la deuxième manche, à la troisième victoire, il gagne la belle qui le récompense d'un baiser.

 

4) L'amour courtois.

 

5) La triste réalité...

"Pour la grande masse des chevaliers, l'amour courtois ne fut alors, quand ils en eurent connaissance, qu'une attitude mal comprise ; ils étaient encore, et pour longtemps, de purs soudards, incultes, incapables de réprimer leurs appétits, aux  réflexes religieux élémentaires - parfois, dans les provinces les moins pénétrées, d'une redoutable sauvagerie, pillards vêtus de peaux de renards, tueurs de moines, détrousseurs de marchands, et ravisseurs de filles."

G. Duby et R. Mandrou, Histoire de la civilisation française, A. Colin, 1958.

 

"Pour eux, la femme est d'abord un objet. Les hommes la donnent, la prennent, la jettent. Elle fait partie de leur avoir, de leurs biens meubles. Ou bien, pour affirmer leur propre gloire, ils l'exposent à leurs côtés, pompeusement parée, comme l'une des plus belles pièces de leur trésor, ou bien ils la cachent au plus profond de leur demeure et, s'il est besoin de l'en extraire, ils la dissimulent sous les rideaux de la litière, sous le voile, sous le manteau, car il importe de la dérober à la vue d'autres hommes qui pourraient bien vouloir s'en emparer.".

Georges Duby, Dames au XIIème siècle, Gallimard, 1995.

 

 

II - Les principaux chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde ont en outre une mission particulière, sacrée : retrouver le Graal*. En effet, les chevaliers de La Table Ronde, ainsi appelés parce qu'ils se réunissaient autour d'une table ronde qui les mettait tous à égalité, s'attachent à la quête du Graal, vase dans lequel aurait été recueilli le sang du Christ crucifié. Cette quête symbolise la recherche d'une perfection absolue qui mène à Dieu.

Arthur, le roi de Bretagne, serait historiquement un chef guerrier celtique ayant vécu en Grande Bretagne vers 490 après J.-C. : il aurait combattu pour libérer son pays des envahisseurs saxons. Le personnage a pris une dimension légendaire... Avec Chrétien de Troyes, il est devenu le héros du cycle de la Table ronde. Il est le roi des chevaliers de la Table ronde, le roi du Royaume de Logres*.Son meilleur ami est Lancelot du Lac et il épouse Guenièvre.