Texte à méditer :  

Ce n'est pas seulement par plaisanterie que Paris a été nommé un enfer. Tenez ce mot pour vrai. Là, tout fume, tout brûle, tout brille, tout bouillonne, tout flambe, s'évapore, s'éteint, se rallume, étincelle, pétille et se consume."

La Fille aux yeux d'or.

   balzac
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Mise à jour
1 mars 2011

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La poésie symbolique

Il pleure dans mon coeur

Comme il pleut sur la ville ;

Quelle est cette langueur

Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie

Par terre et sur les toits !

Pour un coeur qui s'ennuie

O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison

Dans ce coeur qui s'écoeure.

Quoi ! Nulle trahison ?

Ce deuil est sans raison

C'est bien la pire peine

De ne savoir pourquoi

Sans amour et sans haine

Mon coeur a tant de peine.

Paul VERLAINE, Romances sans paroles, 1874.

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Es-tu brune ou blonde ?

Sont-ils noirs ou bleus,

Tes yeux ?

Je n'en sais rien, mais j'aime leur clarté profonde,

Mais j'adore le désordre de tes cheveux.

Es-tu douce ou dure ?

Est-il sensible ou moqueur,

Ton coeur ?

Je n'en sais rien, mais je rends grâce à la nature

D'avoir fait de ton coeur mon maître et mon vainqueur.

Fidèle, infidèle ?

Qu'est-ce que ça fait,

Au fait,

Puisque, toujours dispose à couronner mon zèle,

Ta beauté sert de gage à mon plus cher souhait.

Paul VERLAINE, "Chansons pour elle", 1891.

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Le ciel est, par-dessus le toit,

Si bleu, si calme !

Un arbre, par-dessus le toit,

Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,

Doucement tinte.

Un oiseau, sur l'arbre qu'on voit,

Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,

Simple et tranquille.

Cette paisible rumeur-là

Vient de la ville.

-Qu'as-tu fait, ô toi que voilà

Pleurant sans cesse,

Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà

De ta jeunesse ?

Paul VERLAINE, Sagesse, 1881.

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Cythère

Un pavillon à claires-voies

Abrite doucement nos joies

Qu'éventent des rosiers amis ;

L'odeur des roses, faible, grâce

Au vent léger d'été qui passe,

Se mêle aux parfums qu'elle a mis ;

Comme ses yeux l'avaient promis

Son courage est grand et sa lèvre

Communique une exquise fièvre ;

Et, l'Amour comblant tout, hormis

La faim, sorbets et confitures

Nous préservent des courbatures.

Poème extrait des Fêtes galantes, 1869.

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La beauté

Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.

Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études;

Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles:
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles!

        Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

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Ma  Bohème

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!

Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!

Arthur RIMBAUD

 

Clair de lune


Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.

Paul Verlaine, Fêtes galantes

 


Date de création : 06/04/2008 @ 19:43
Dernière modification : 08/03/2009 @ 16:35
Catégorie : Poésie
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